Comment faire un véritable plan d'installation de chantier ?

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L’installation de chantier est l’une des phases les plus importantes de l’organisation des travaux.

Le plan d’installation de chantier (PIC) en est le document clé, depuis la phase de conception par l’équipe de maîtrise d’œuvre, jusqu’à la phase d’exécution par l’entreprise de gros œuvre.

Voyons ensemble pourquoi faire un plan d’installation, comment le réaliser, et quels sont les éléments à faire apparaître dessus.

Les objectifs du plan d’installation

Le PIC rassemble les informations relatives à l’aménagement et l’organisation du chantier.

Il vous permet de prévoir le matériel, l’aménagement des lieux nécessaires aux travaux, et d’avoir une vision globale de la future organisation du chantier dans le but :

• d’optimiser l’espace disponible,

• d’organiser l’agencement global du chantier,

• de minimiser les complications pouvant être à l’origine des retards et des surcoûts.

Le PIC est nécessaire pour appuyer vos demandes d’autorisations d’occupation de voirie ou de survol de terrain auprès des autorités compétentes. 

Il vous aide également à prévoir les dispositifs d’hygiène et de sécurité pour le personnel.

Le PIC est parfois défini dans le dossier d’appel d’offre, il servira de guide à l’élaboration du PIC entreprise en pointant du doigt les spécificités d’organisation indispensables à la réalisation du projet.

Le PIC prévisionnel est souvent réalisé dans la phase d’étude de prix par l’entreprise pour justifier et optimiser le poste frais de chantier. Il est alors associé au mémoire technique et présente un intérêt commercial fort pour défendre l’offre de l’entreprise d’un point de vue technique.

Le PIC en phase d’exécution est finalisé pendant la période de préparation afin d’installer le chantier en conséquence et de permettre l’échange et la coordination de l’ensemble des entreprises intervenant sur le chantier (livraisons, coactivité, phasage/planning).

L’étude du plan d’installation

Le plan d’installation est réalisé la plupart du temps par l’entreprise de gros œuvre, à partir d’un plan de masse du projet.

Il est important de vérifier et de respecter les installations décrites dans les pièces écrites du marché (CCAP, CCTP, PGC…).

Il est établi en étroite collaboration entre le chef de chantier, le conducteur de travaux et le service méthode après une visite sur site.

Les autres entreprises et le planning doivent être consultés afin de recenser les besoins de chacun :

• Effectifs prévisionnels pour dimensionner la base de vie,

• Stockage (surface au sol, dates d’occupation),

• Besoins en eau, installation électrique, moyens de livraison et approvisionnement,

• Phasage des travaux de VRD.

Il doit également considérer le tracé des réseaux, les constructions et les arbres existants, à conserver.

Les renseignements à faire apparaître sur le plan d’installation

Ouvrages à réaliser

Les bâtiments/ouvrages à construire doivent être représentés, en précisant les éventuels sous-sols, balcons, édicules et toitures.

Ouvrages existants à proximité

Tout obstacle pouvant gêner le bon déroulement du chantier doit être analysé :

• L’emprise et la hauteur des bâtiments existants,

• Les arbres et leur hauteur si nécessaire,

• Les antennes, lignes électriques, réseaux, suivant les plans transmis par les exploitants lors de vos DICT.

Voiries extérieures au chantier

Ne pas oublier de représenter les trottoirs, les candélabres et les passages piétons.

Indiquons les sens de circulation, les limitations de charges éventuelles et s’assurer de l’accessibilité des véhicules de livraison (semi-remorques, grues mobiles, grues GTMR…).

Accès chantier

Tenir compte de la configuration des voies extérieures et intérieures au chantier en découlant.

Une signalisation adaptée aux abords de l’accès peut être nécessaire dans certains cas (panneaux, neutralisation de stationnement, rétrécissement de chaussée ou trottoir, réduction de vitesse, création de passage piétons…).

Les collectivités responsables de la voirie doivent être consultées pour obtenir les autorisations.

Voies de circulations intérieures

Flux de circulation des engins

Est-ce qu’une voirie provisoire est prévue ? Une voirie définitive utilisée en phase provisoire ?

Elles doivent être définies en harmonie avec les ouvrages à réaliser et le phasage retenu.

Éventuellement, une aire de manœuvre pour le retournement des camions et des engins.

S’il est prévu de faire livrer des charges lourdes (éléments préfabriqués), prévoir une aire de déchargement au plus près de la grue.

Vérifier les gabarits et rayons de giration des engins (25 m de diamètre pour une semi-remorque)

Flux de circulation des piétons

Ils sont à matérialiser et à baliser, le parcours sera minutieusement défini pour minimiser les nuisances au chantier (perte de place) et éviter les zones à risques.

Les talus naturels ou artificiels doivent être protégés contre le risque de chute.

Quelques cheminements à étudier et à représenter :

• Base vie → zone de travail

• Base vie → grue

• Base vie → stationnement

• Zone de travail → benne à béton

• Zone de travail → zone de stockage

Zone de stationnement des engins et des véhicules personnels

Certains chantiers permettent l’accessibilité aux véhicules du personnel, en estimer le nombre approximatif, représenter une aire de stationnement avec les voies de circulation.

Parfois ces aires de stationnement doivent être extérieures au chantier, les faire apparaître et au besoin prévoir une signalisation.

Clôtures

Représenter la hauteur et la nature de la clôture, les dimensions et positions des portails et des portillons. 

En cas d’implantation sur le domaine public ou un terrain voisin, ne pas oublier les demandes d’autorisation.

Installation électrique

Représenter le poste transformateur, le coffret principal, ainsi que le câble d’alimentation principal et les éventuels poteaux et socles béton si passage en aérien.

La distribution intérieure au chantier est à indiquer également ; le tracé des câbles et les différents points d’alimentation (cantonnement, pied de grue, coffrets baladeurs…).

Alimentation en eau

Indiquer le tracé du réseau, depuis le compteur jusqu’aux différents points alimentés (cantonnement, sanitaires, aire de lavage des bennes et camions, différents points d’eau à proximité des travaux).

Représenter les raccordements et réseaux de distribution existants pour prévenir les dégradations.

Penser aux réseaux du projet, en fonction du phasage, et l’impact éventuel sur les positions des éléments destinés à rester en place un temps relativement long (grues, base vie…).

Cantonnement

• Salle de réunion/Bureaux : Ne pas oublier de vérifier la capacité et les équipements demandés dans les pièces écrites, au minimum un bungalow avec tables, chaises et étagères pour stocker les documents et échantillons.

• Réfectoire : 1,25 m²/personne, réfrigérateur et micro-ondes,

• Vestiaire : 1,25 m²/personne, avec armoires individuelles à double compartiment,

• Sanitaire : 1 WC et 1 urinoir pour 20 personnes, 1 lavabo pour 10 personnes,

• Panneau d’affichage règlementaire.

Dans le cas de superposition de bungalows, penser à l’encombrement des escaliers d’accès.

Si les modules sont installés sur le domaine public, faire les demandes d’autorisation.

Pour plus de précisions sur la règlementation des installations d’accueil et d’hygiène sur chantier à respecter, je vous conseille cette excellente page de l’OPPBTP.

Il est parfois nécessaire de faire évoluer le plan d’installation de chantier (emplacement et dimensionnement de la base de vie) lors de la phase de second œuvre et démarrage des travaux de VRD.

La prise en compte du phasage et de l’emprise des travaux de VRD lors de la réalisation du plan d’installation permet d’optimiser l’emplacement de la base de vie afin de ne pas la déplacer.

Affichage

Représenter l’emplacement du panneau de chantier, les différents affichages « chantier interdit au public », « port des EPI obligatoire », ainsi que les panneaux de communication entreprise. Penser à leur visibilité.

Un panneau doit également être prévu pour l’affichage obligatoire dans des lieux facilement accessibles (horaires de travail, coordonnées inspection du travail, médecine du travail, conditions d’accès au document unique…).
Source : Service-public.fr

L’OPPBTP met à disposition un pack « affichage obligatoire » à télécharger au lien suivant.

Zones de déchargement de camions

Penser aux charges lourdes.

Les zones peuvent être situées sur le domaine public, sous réserve d’obtenir les autorisations nécessaires.

Il peut être envisagé de mettre en place un quai de déchargement.

Zones de stockage

L’implantation et le dimensionnement de ces zones doivent être appropriés aux besoins du chantier.

Indiquer le type de matériel / matériaux et la surface disponible.

Les aires de stockage suivantes peuvent être envisagées et représentées :

• Stockage et nettoyage des banches,

• Poste de préfabrication,

• Poste de ferraillage,

• Sable, gravier,

• Armatures,

• Treillis,

• Coffrage bois,

• Éléments préfabriqués,

• Matériel divers (étaiement, poutrelles, tours…),

Aires de lavage

• Lavage des bennes et camions malaxeur béton

• Lavage des camions en sortie de chantier

Penser à représenter les bassins de décantation et les rejets (par infiltration ou rejet réseau).

Gestion des déchets

À mettre en place à proximité des voies de circulation et dans le rayon d’action des grues.

Préciser les types de bennes (gravats, DIB, ferraille, déchets polluants et dangereux…).

Grues

Représenter les grues en plan, avec la voie de grue si existante, ainsi que les cercles avec les charges admissibles. Indiquer les zones interdites de survol en charge.

Penser à l’espace nécessaire au montage et démontage des grues.

Vérifier les dispositifs d’accès à la cabine de grue (accès motorisé impératif si l’accès à la cabine nécessite plus de 30 m d’ascension).

Prévoir une représentation en coupe avec les altimétries des différentes grues, obstacles existants, altimétrie T.N. et projet, bâtiments du projet.

Planning

Il est envisageable de matérialiser un calendrier grosse maille pour l’utilisation et les rotations des différents matériels (durée d’utilisation des grues notamment), indiquer les sens d’avancement et les différentes tranches à livrer si besoin.